Les cultures doivent être réalisées dans le sol. Ainsi, la culture de plants dont les racines sont dans des substrats inerte ou stérile enrichis d’une solution ( billes d’argile par exemple) est interdite.

Pour les élevages bio, cela signifie que tous les animaux ont accès aux parcours extérieurs et que les ruminants pâturent dès que les conditions le permettent, mais également qu’une partie importante de l’alimentation animale provient de l’exploitation ou de la région. Le lien au sol, c’est également l’obligation pour les éleveurs d’épandre les effluents biologiques sur des surfaces agricoles biologiques afin d’utiliser au mieux les cycles naturels.

l’élevage hors sol est bien sûr interdit.

Il s’agit d’une pratique agronomique de base qui consiste à alterner des cultures différentes (céréales, légumineuses, oléagineux…) sur la même parcelle. Cette planification de cultures peut se dérouler sur une année mais plus généralement sur plusieurs années.

La rotation pluriannuelle des cultures est inscrite dans le règlement européen d’agriculture biologique comme un des « principaux éléments du système de gestion de la production végétale biologique » pour préserver et augmenter la fertilité et l’activité biologique du sol ainsi que prévenir des dégâts causés par les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes.

La diversité des cultures sur une même parcelle permet de s’assurer d’une utilisation cohérente des ressources nutritives du sol car les plantes ont des besoins nutritifs différents et variés qu’elles vont puiser dans les différentes couches du sol. 

 Ainsi, par exemple, une prairie permet d’enrichir le sol en matière organique, de stimuler l’activité biologique et d’améliorer la structure au sol. Les cultures de légumineuses permettent d’enrichir le sol en azote. Au contraire, certaines cultures sont exigeantes en éléments nutritifs.

La fertilité des sols en agriculture biologique est assurée par les pratiques culturales qui préservent et même accroissent la matière organique des sols et améliorent leur stabilité. Les techniques régulièrement utilisées sont :

-La rotation des cultures : des rotations longues et diversifiées permettent de minimiser le développement de maladies et des plantes indésirables.

– L’épandage d’effluents d’élevage provenant en priorité d’exploitations conduites en bio ou de matières organiques.

De façon générale, dans le cadre du contrôle annuel, l’agriculteur biologique doit justifier son recours à tout intrant (produit de traitement, engrais organique) autorisé par la réglementation européenne au regard des conditions pédoclimatiques, aux cultures envisagées et aux objectifs de production réalistes.

La prévention est au cœur des pratiques de l’agriculture biologique pour éviter des dommages aux cultures causés par les ravageurs, les maladies, les mauvaises herbes. L’agriculture biologique privilégie donc :

               – des variétés de semences spécifiquement sélectionnées pour l’agriculture biologique pour leur résistance aux maladies ;

               – des techniques culturales spécifiques : rotation des cultures, procédés thermiques ;

               – des techniques mécaniques pour lutter contre les mauvaises herbes : travail du sol, désherbage thermique, paillage, solarisation ; 

               – des alternatives biologiques pour lutter contre les organismes nuisibles.

Ce n’est qu’en cas de menace avérée pour une culture et seulement pour cette raison (aucun herbicide n’est autorisé pour lutter contre les mauvaises herbes), qu’un produit de traitement phytopharmaceutique peut être utilisé. Ces produits, tous d’origine naturelle, à l’exception des pièges autorisés pour la mouche des fruits, doivent être autorisés par le règlement européen encadrant l’agriculture biologique et bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché délivrée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)

Les produits de traitement utilisés en agriculture biologique sont autorisés par le règlement européen et sont listé à l’annexe II du règlement.

35 substances actives sont autorisées et peuvent être regroupées en différentes catégories:

– des substances actives d’origine animale ou végétale (Cire d’abeille, huiles végétales, substances de base)
– les micro-organismes utilisés dans la lutte biologique et des substances issues
– d’autres substances comme le cuivre utilisé pour protéger certaines cultures des maladies fongiques et d’autres substances naturelles comme le savon noir, des argiles, l’hydroxyde de sodium, le bicarbonate de potassium…)

Ces substances d’origine naturelle, à l’exception de celles utilisées dans les pièges, ne sont pas forcément « sans danger ». Toutefois, il faut remettre en perspective le décalage de dangerosité entre les produits utilisables en bio et les pesticides chimiques de synthèse. Les substances utilisées en bio, à l’exception du soufre et du cuivre, se dégradent plus rapidement que les produits de synthèse sous l’effet de la pluie, de la lumière et de la chaleur. De ce fait, on trouve moins de résidus dans la nature.

Tous les herbicides sont interdits dans la culture en agriculture biologique. La lutte contre les plantes indésirables s’effectue par la rotation des cultures, les procédés mécaniques de travail du sol et le désherbage thermique.

L’agriculture biologique va dans le sens de la recherche, de l’innovation pour améliorer les techniques de lutte contre les insectes et le développement d’épidémie par anticipation au lieu d’utiliser des produits de traitement. 

L’introduction de culture de légumineuses dans les rotations et l’apport de matières organique aident à réguler la fertilité des sols et limitent le passage de l’azote dans l’eau sous forme de nitrates.

La fertilisation des sols en agriculture biologique est effectuée grâce aux engrais organiques. L’azote d’origine organique se lie aux argiles du sol et est ainsi libéré de façon progressive sous forme de nitrates solubles : les risques de lessivage sont donc réduits.

La pratique des cultures d’engrais verts, la forte présence de prairies réduit également le risque de lessivage des nitrates.

Ainsi, selon le rapport de l’Itab, plusieurs études concordent sur un moindre lessivage des nitrates en agriculture biologique. Alors que ce même rapport conclut également au fait « qu’une réduction à la source des pollutions agricoles est bien moins onéreuse qu’un traitement des eaux avant distribution », la présence de parcelle en agriculture biologique dans les zones de captage d’eau constitue donc l’un des leviers les plus efficaces pour reconquérir et préserver la qualité de l’eau.

De nombreux sites en France se sont engagés. Vous pouvez les consulter sur le site « Eau et Bio ».

La mixité bio/non bio est encadrée par le règlement européen, aussi bien pour les exploitations que pour les entreprises de transformation

Pour les exploitations :

  • La mixité bio/non bio au sein d’une même exploitation et pour une même espèce est interdite.     
     
  • En production végétale, il est néanmoins possible de conduire en bio et non bio des variétés facilement distinguables. Une gestion adaptée doit alors être mise en place : séparation dans le temps ou dans l’espace, enregistrements et déclarations spécifiques…       
     
  • Une disposition particulière est également prévue pour une durée maximale de 5 ans pour les cultures pérennes, la production de semences et la recherche agronomique.
  • Lors du processus de certification, les opérateurs mixtes sont identifiés car la mixité entraîne un renforcement des mesures de contrôles.

Pour les entreprises de transformation (non spécialisées bio), des garanties de non-mélange à tous les stades sont exigées pour éviter une éventuelle pollution ou contamination. Cela se traduit notamment par :

  • un stockage des matières premières et des produits finis bio dans un endroit clairement identifié,
     
  • une fabrication par séries complètes bio, séparées physiquement ou dans le temps des opérations sur les produits conventionnels,
     
  • une comptabilité qui distingue bien les achats, ventes et stocks de produits bio et non bio.

Les opérateurs de la filière bio prennent toutes les mesures de précaution nécessaires pour éviter les contaminations extérieures quelle que soit leur origine (distances de sécurité avec les champs voisins si nécessaire, installation de haies, de fossés…).

De même, les organismes certificateurs appliquent une grille d’analyse des risques pour éviter toute contamination. Des prélèvements pour analyse sont effectués par sondage afin de vérifier la non contamination par des produits interdits (pesticides, OGM…) et les produits concernés ne sont pas certifiés le cas échéant.

Lorsqu’un agriculteur décide de produire bio, il doit respecter des règles strictes et suivre notamment une période de conversion. La conversion correspond à la période de transition entre un mode de production conventionnel et l’obtention de la certification « agriculture biologique ». L’opérateur suit les règles de production de l’agriculture biologique sous le contrôle d’un organisme certificateur, mais ne bénéficie pas encore de la mention « bio » pour ses produits. Cette période est de 2 à 3 ans pour les cultures, et de 6 semaines à 1 an selon les espèces pour les animaux.

A partir du début de la conversion, l’agriculteur est régulièrement contrôlé par un organisme certificateur, afin de vérifier la conformité des pratiques à la réglementation bio.

A partir de la deuxième année de conversion, les produits végétaux obtenus peuvent bénéficier de la mention « En conversion vers l’agriculture biologique ».

L’élevage en agriculture biologique est encadré par le règlement européen afin de mettre en œuvre des pratiques respectueuses du bien-être animal :

  • les animaux ont accès à un parcours extérieur,
  • la taille des bâtiments et la densité des animaux sont limitées,
  • chaque animal dispose d’un espace bien aéré, de lumière et d’une surface minimum, paillée à l’intérieur des bâtiments, lui permettant de se mouvoir librement,
  • les animaux sont nourris avec une alimentation bio,
  • la  santé  des  animaux  est  axée  principalement  sur  la  prévention, avec des méthodes et conditions d’élevage privilégiant le bien-être de l’animal et stimulant les défenses naturelles,
  • toute souffrance doit être réduite au minimum pendant toute la durée de vie de l’animal, y compris lors de l’abattage,
  • le personnel chargé des animaux possède les connaissances et les compétences élémentaires nécessaires en matière de santé et de bien-être des animaux

Les organismes certificateurs et autorités de contrôle sont donc chargés de vérifier le bon respect de ces dispositions lors des contrôles annuels.