“Je connais mon voisin producteur, je lui fais confiance, il est presque bio”

Cette idée souligne en creux une victoire culturelle du bio : tout le monde voudrait pouvoir garantir aux consommateurs ses attributs… Mais sans pour autant accepter les contraintes nécessaires, un peu comme être presque avocat, mais sans avoir passé le barreau, ou conduire sans avoir le permis.


Ce forcément « petit » producteur, s’il n’est pas bio, est bien sûr très sympathique et travaille bien. On ne peut qu’encourager la confiance et la proximité. Toutefois pour être sûr que chaque euro investi chez son petit producteur a un vrai retour sur investissement quant à la préservation de l’environnement, seul un label contrôlé par un organisme indépendant peut certifier que le producteur n’a pas utilisé d’engrais et de pesticides de synthèse.

Un producteur bio est contrôlé au moins une fois par an sur son exploitation. Le contrôle inclut une visite
des parcelles, le contrôle physique des produits, du bien-être animal, un audit de la comptabilité et le contrôle des flux.

Seul le producteur bio fait l’objet de telles mesures.

Le label « Eurofeuille », accompagné parfois du label « AB », vous garantit les conditions de production du produit sans pesticides de synthèse. C’est une sorte de « diplôme d’État » de l’agriculture sans aucun herbicide, et sans fongicides ni pesticides synthétiques. Le label certifie le mode de production. En matières végétales, ce sont uniquement les 71 molécules autorisées explicitement en bio¹ sur les 455 autorisées pour l’agriculture en Union européenne. En agroalimentaire, les produits sont transformés à partir d’ingrédients bio et avec seulement 57 additifs sur les 340 autorisés dans l’Union européenne.


Un rapport sénatorial² sur l’étiquetage alimentaire souligne en effet que plus de 400 allégations marketing environnementales³ en France sèment la confusion chez le grand public, notamment celles qui revendiquent des attributs qui « sonnent » bio, en parlant par exemple de résidus de pesticides sur un nombre restreint de molécules testées, quand le bio est zéro utilisation de pesticides. Ou encore de cochons « bien élevés », sans détailler les conditions d’élevage ou l’utilisation ou non d’antibiotiques. Ou encore de « naturel ».


¹ Agence BIO « L’agriculture biologique : une réglementation européenne », en ligne.

²Sénat, Commission des Affaires Économiques, « Information du consommateur : privilégier la qualité à la profusion », Rapport d’information n° 742, 29 juin 2022.

³Ibidem.