« Tu manges bio ? Ben dis donc t’as les moyens ! ». Si l’on associe spontanément le bio à un niveau de vie très élevé (voir idée reçue n°2) c’est que le cadrage médiatique dominant présente invariablement le bio comme étant plus cher que le reste des produits.
Le bio peut être plus cher, mais pas toujours et pas partout. La grande spécificité du secteur c’est la diversité des canaux de distribution.
Concernant le bio en grande distribution, où se font 48% des achats de bio, seul circuit où l’on dispose des prix, l’institut Circana qui analyse les tendances de consommation, établit en 2025 que certains produits bio y sont 46% plus cher que leur homologue en conventionnel.
Si les consommateurs font la majorité de leurs achats en grande distribution, pour l’offre bio il existe un réseau de distribution spécialisé avec 2800 magasins comme Naturalia, Biocoop, La Vie Claire, Marcel et Fils, Bio C Bon etc. indépendants ou liés à une chaîne. A eux tous ils représentent 29 % du marché bio.
Selon les rédactions de Circuits Bios et de Biolinéaires en 2023 sur plus de 60 produits, les fruits et légumes bio seraient 18% moins chers dans les magasins spécialisés qu’en grande distribution¹. Les prix très variables d’un magasin à l’autre et difficilement comparable aux gammes des supers et hypermarchés généralistes car les produits sont différents.
Par ailleurs, on parle beaucoup du local, parfois en l’opposant au bio mais les Français ont choisi les 2 : 15% des produits bio passent par la vente directe à la ferme, circuit en hausse même pendant la crise du bio.
Plus de 27 000 fermes bio vendent leurs produits en direct sur le territoire, cela représente un maillage plus fin que les 18 000 points de vente cumulés des Leclerc, Carrefour, Auchan, et autre Intermarché…
Dans ces fermes (que vous pouvez géolocaliser sur l’Annuaire de l’Agence BIO), les prix sont très souvent plus que compétitifs et pour cause, aucun intermédiaire ne prend de commissions sur les ventes.
Enfin, cuisiner, en bio, c’est déjà activer l’un des six leviers permettant de faire baisser la facture finale. On peut par exemple privilégier le circuit court qui ôte les coûts de transports pour l’agriculteur. Il est également possible de s’orienter vers le vrac qui permet d’avoir les justes proportions et ne payer que ce qu’on consomme. Evaluer sa consommation de viande, et l’ajuster aux recommandations du Programme National Nutrition Santé et réinvestir une quantité excessive vers une plus grande qualité
L’anti-gaspillage permis par l’absence de produits ultra transformés aide au réemploi, des légumes en soupe ou des fruits en compotes par exemple. Ajoutez à cela la saisonnalité : des mirabelles coûtent beaucoup moins cher fin août quand les arbres croulent sous le poids des fruits qu’en février quand on doit les importer…
¹Emilie Mayer, Circana