L’agriculture française bénéficie d’aides publiques, que ce soit sous forme d’aides directes ou de crédits d’impôts, à la fois nationales ou européennes comme avec la PAC, Politique Agricole Commune.
Historiquement, la PAC est une aide à l’hectare qui favorise les fermes avec le plus d’hectares. Un « deuxième pilier » a été ajouté pour soutenir le développement rural et l’environnement. C’est dans ce cadre qu’existent des subventions spécifiques pour aider à la conversion en agriculture biologique, de 130 euros à l’hectare, qui sont versées pendant 5 ans, le temps de se convertir et d’atteindre la pleine productivité de la ferme en bio¹.
Chambre d’Agriculture France établit que la France perçoit chaque année autour de 9 milliards d’euros de la PAC pour ses 389 000 fermes.
Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire calculait en juillet 2025, dans le cadre du Plan Ambition Bio, qu’une enveloppe globale annuelle de 700 millions d’euros, était mobilisable pour soutenir l’agriculture biologique incluant : les aides à la conversion, le Fonds Avenir Bio qui développe les filières y compris de transformation de la matière première agricole bio et le crédit d’impôt bio. 700 millions ramenés à 9 milliards, cela représente 8%.
La Cour des Comptes a estimé en 2022 dans son rapport sur les politiques publiques en bio que les moyens dédiés au bio ne sont proportionnés ni à l’objectif national fixé par la loi de 21 % de terres en bio à horizon 2030, ni aux services que cette agriculture apporte à la collectivité : baisse des coûts de dépollution de l’eau, santé des sols, maintien de l’emploi dans les zones rurales…
La Cour des comptes estimait ainsi que les dépenses publiques annuelles consacrées au traitement des flux annuels d’azote (soit les engrais de synthèse interdits en bio), d’herbicides (catégorie totalement interdite en bio et qui pèse pour 46% du chiffre d’affaires du secteur phytosanitaires) et de pesticides synthétiques étaient de 15 à 27 fois supérieures aux soutiens alloués à l’agriculture biologique².
“Pour certaines productions comme les grandes cultures, les exploitations biologiques perçoivent [après aides à la conversion] un niveau d’aides équivaut à celui alloué aux exploitations standard, et ne bénéficient donc d’aucune rémunération des services environnementaux rendus », toujours selon la Cour des comptes.
Quoique relativement peu subventionnée, l’agriculture biologique est donc estimée bonne pour la santé commune, et les finances publiques.
¹Une « aide au maintien » a existé jusqu’en 2017 pour permettre aux exploitants bio de consolider leur modèle après la conversion. La France est l’un des quatre pays européens à avoir supprimé cette aide
²La même Cour des Comptes souligne qu’entre 2015 et 2020, la part de l’État dans les aides à l’agriculture biologique a baissé. Le financement des Agences de l’eau, pour sa part, a doublé pour atteindre 30 %. Ces agences, elles, savent que soutenir l’AB est un investissement pour diminuer les dépenses de dépollution.