RENTRÉE SCOLAIRE : QUELLE PLACE POUR LE BIO DANS LES CANTINES ?

Notre dernière enquête le souligne : plus de 3/4 des Français souhaitent
davantage de produits bio en restauration scolaire, sur leur lieu de travail, à
l’hôpital ou encore en maison de retraite. Rien d’étonnant quand on sait que
plus de 9 Français sur 10 déclarent avoir consommé des produits issus de
l’agriculture biologique en 2019. 14% d’entre eux disent même en
consommer tous les jours !

En cette période de rentrée scolaire, faisons le point sur les cantines
françaises… Que dit la loi concernant les produits bio à l’école ? Quelles sont
les initiatives locales ? Quels sont les avantages à long terme ? On vous dit
tout.

> Ce que dit la loi
Une loi phare existe depuis peu pour l’agriculture et l’alimentation : la loi
EGalim (États Généraux de l’ALIMentation). Elle a été adoptée en octobre
2018 et promulguée le mois suivant. Avec elle, de nombreuses mesures ont déjà été prises dans la restauration publique et privée, notamment l’interdiction des touillettes, pailles et bouteilles d’eau en plastique dans les cantines scolaires depuis le 1er janvier 2020.

Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est avant tout cette obligation: au
plus tard au 1er janvier 2022, les cantines devront proposer des menus avec
50% de produits durables et de qualité dont 20% de bio.*

En réalité, de nombreuses cantines ont déjà intégré le bio dans les repas
servis chaque jours aux élèves. Certaines proposent même exclusivement
des produits issus de l’agriculture biologique, et ce depuis très longtemps.

> Tour d’horizon des bonnes initiatives
Entre Cannes et Nice, la cantine de Mouans-Sartoux est l’une des premières
en France a avoir intégré des produits biologiques à son menu. Et oui… dans
cette ville d’à peine 10 000 habitants, des mesures sont prises dès la fin des
années 1990. En 2009 ont trouve déjà 25% de produits bio dans les assiettes
des élèves. 50% l’année suivante et 100% en 2012 ! Le site de la mairie
précise aussi « Afin de renforcer l’éducation à l’alimentation, un seul menu
est proposé et une équipe d’animateurs accompagnent les repas des enfants
pour les inciter à goûter chaque aliment et pour favoriser les discussions
autour des ingrédients servis (origine, mode de production…) ». La commune
a également embauché un maraîcher qui s’est installé sur des terres
communales. C’est lui qui cultive les fruits et légumes que les enfants
retrouvent dans leur assiette.

Passons maintenant par la Bretagne ! Peut-être avez-vous déjà entendu
parler de Langouët près de Rennes, un village qui tend à être toujours plus
durable. La cantine de l’école maternelle et primaire est la première de
France a être passée au bio il y a maintenant 16 ans. D’autres installations
font de cette école une exception : panneaux solaires, système de
récupération des eaux de pluie pour la chasse d’eau des toilettes, potager,
intérieur en bois…

Plus récemment, le collège Pierre-Fanlac de Belvès en Dordogne a
complètement révolutionné sa cantine grâce à un beau travail d’équipe entre
la cuisine et le chef Jean-Marc Mouillac. En seulement 6 mois, le collège est
labellisé 100% bio pour sa restauration collective. Une première pour un
établissement français du secondaire !

À Romilly-Sur-Seine aussi, les choses avancent dans le bon sens. Depuis
une dizaine d’années, les trois restaurants scolaires de cette commune de
l’Aube proposent déjà six produits bio par semaine. Une nouveauté fait son
apparition pour la rentrée 2020 : chaque mois, les élèves auront la chance de
déguster un repas intégralement bio. Et pour qu’il soit à la portée de tous, le
prix a été fixé à 3€. C’est 2€ moins cher que le tarif habituel du déjeuner ! La
collectivité s’inscrit également dans une démarche locavore et souhaite
acquérir des terrains dédiés à la culture de produits bio pour alimenter les
restaurants scolaires.

Enfin, avec son Plan Alimentation Durable, la ville de Paris s’engageait en
2015 à réduire l’impact environnemental des 30 millions de repas servis
chaque année dans les 1200 restaurants collectifs municipaux et à améliorer
leur qualité. Concrètement, l’objectif était d’atteindre en 2020 au moins 50%
des repas bio et label rouge en volaille dans les cantines scolaires. Il a été
atteint dès la rentrée 2019. Les enfants sont ravis, leurs parents aussi.
Cliquez ici pour découvrir un menu type de la restauration scolaire à Paris en
septembre 2020.

> Pourquoi est-ce une bonne chose ?
La liste des bonnes initiatives liées au bio dans les cantines est encore
longue et s’agrandit chaque année ! C’est une nouvelle réjouissante, avec de
nombreuses conséquences positives. Avant tout, cette dynamique permet aux enfants d’avoir accès pour un coût peu élevé à une alimentation de qualité dès le plus jeune âge, et ce, pour toute leur scolarité. Elle s’intègre d’ailleurs dans une démarche plus globale : sensibilisation au flexitarisme, mise en place de pratiques anti gaspi dans les cuisines, limitation des déchets plastiques, etc. Plus de bio dans les cantines contribue évidemment au développement de l’agriculture biologique, respectueuse de l’environnement, de la biodiversité et du bien-être animal.

Pour les agriculteurs déjà convertis au bio, les cantines représentent de
nouveaux débouchés pour vendre leurs produits. Bien sûr, ces mesures
encouragent aussi d’autres agriculteurs à se convertir !

* Cela concerne d’ailleurs tous les restaurants collectifs des établissements
de service public et privé : restauration scolaire et universitaire,
établissements d’accueil des enfants de moins de six ans, établissements de
santé, établissements sociaux et médico-sociaux, établissements
pénitentiaires.