Les aliments bio contiennent-ils des résidus de produits de traitement ?

Les taux de résidus de pesticides dans les aliments relèvent du règlement (CE) n° 396/2005

Selon les plans de contrôle officiels conduits par la DGCCRF, plus 95% des produits bio contrôlés ne contiennent pas de résidus de pesticides.

La méta-analyse de l’Université de Newcastle publiée en septembre 2014, conduite sur plus de 343 études, conclut que « les cultures issues de l’agriculture biologique et les aliments à base de ces cultures, en moyenne sur différentes régions et différentes saisons de production, comportent sensiblement […] moins de composés néfastes tels que le cadmium, les nitrites et les résidus de pesticides ».

Certaines enquêtes ont pu déceler des traces de contaminants dans des aliments bios. Elles sont bien sûr toutes inférieures aux Limites Maximales de Résidus (LMR) fixées par la réglementation européenne.

Selon le dernier rapport de l’EFSA, (Autorité européenne de sécurité des aliments), agence indépendante chargée de l’évaluation des risques dans le domaine des denrées alimentaires, 88 % des produits bio sont exempts de résidus de pesticides quantifiables.

En savoir plus : Alimentation Bio : des professionnels engagés des produits contrôlés

Les produits bio ont-ils meilleur goût ?

Les produits issus de l’agriculture biologique sont « la garantie d’une qualité attachée à un mode de production respectueux de l’environnement , de la santé et du bien-être animal ».

Aucune garantie de qualité gustative n’est donc actuellement associée aux produits biologiques parmi lesquels un nombre croissant bénéficie également d’autres certifications de type AOC, AOP, IGP et STG (vins, fromages, fruits et légumes, charcuterie…) ou Label Rouge (volailles, viande).

L’agriculture biologique est le seul signe de qualité à couvrir l’ensemble des produits alimentaires.

Les qualités gustatives d’un produit bio dépendent en grande partie du respect de la saisonnalité, et, comme pour tous les produits, des talents de l’artisan, du préparateur ou du cuisinier.

En ce qui concerne les vins bio, on peut constater qu’ils sont de plus en plus primés lors de concours.

La réglementation pour les produits non alimentaires est-elle différente ?

La réglementation en agriculture biologique ne s’applique pas aux produits non agricoles et non alimentaires. L’utilisation du terme « bio » est cependant possible pour qualifier ces produits s’il y a un lien direct avec des ingrédients certifiés issus de l’agriculture biologique. En attendant une réglementation publique, les cosmétiques biologiques font actuellement l’objet de cahiers des charges associés à des marques privées, dont certaines sont regroupées sous le référentiel COSMOS. Chacune de ces marques a ses exigences propres en ce qui concerne la qualité des matières premières (bio pour celles d’origine agricole) et du type d’ingrédients et de conservateurs autorisés. Quant aux textiles, il existe de nombreuses marques et démarches privées, chacune ayant ses exigences spécifiques. Une harmonisation est engagée avec l’adoption du cahier des charges GOTS (Global Organic Textile Standard).

L’irradiation des aliments est-elle autorisée en bio ?

L’irradiation, aussi appelée « ionisation » ou « pasteurisation à froid » consiste à exposer les aliments à des rayonnements visant à réduire les micro-organismes dans le but d’assainir et d’allonger la durée de conservation. Par exemple, les abricots secs qui subissent une irradiation sont oranges, alors qu’ils sont bruns lorsqu’ils sont séchés naturellement. Ce procédé détruit les vitamines et les nutriments essentiels, et fait polémique sur le plan santé. Par conséquent, le cahier des charges de l’agriculture biologique interdit l’irradiation des aliments ou des semences, tel que spécifié dans le règlement européen : « Le traitement des denrées alimentaires ou des aliments pour animaux biologiques ou de matières premières utilisées dans les denrées alimentaires ou dans les aliments pour animaux biologiques par rayonnements ionisants est interdit. »

Les plats préparés bio contiennent-ils des additifs et des arômes ?

Les plats préparés et tous produits transformés bio ne contiennent pas de colorants et arômes chimiques de synthèse, ni d’exhausteurs de goût.

Le nombre d’additifs autorisés en bio est fortement restreint (une cinquantaine contre plus de 300 en conventionnel) et la plupart sont d’origine agricole ou naturelle. Ne sont autorisés en bio que ceux dont l’usage est indispensable à la préparation ou à la conservation de certains aliments transformés.

L’enrichissement en vitamines, minéraux, antioxydants… est interdit en bio, sauf si cela est exigé par la loi, comme par exemple pour les petits pots pour bébé.

Qu’est-ce que du miel bio ?

Le miel bio se distingue par un mode de production et des conditions d’élevage des abeilles qui respectent le cahier des charges de l’agriculture biologique et dont les principales caractéristiques sont les suivantes :

  • Les abeilles doivent naître et être élevées dans des exploitations bio. Les règles applicables à la production bio doivent être respectées pendant au moins un an avant que le miel puisse être commercialisé en bio.
  • Les ruchers ne peuvent pas se situer à proximité de sources pouvant présenter des risques pour la santé des abeilles et pour les produits.
  • Les ruches doivent être construites avec des matériaux naturels ne pouvant pas nuire aux produits apicoles ou à l’environnement.
  • Les sources de pollen et de nectar doivent être disponibles autour du rucher (dans un rayon de 3 km) et être principalement issues de cultures produites selon les règles de l’agriculture biologique, d’une flore spontanée et/ou de cultures traitées grâce à des méthodes respectueuses de l’environnement. Elles doivent être éloignées des activités industrielles à risque et des autoroutes.
  • La destruction des abeilles dans les rayons, l’utilisation de rayons qui contiennent des couvains et l’utilisation de répulsifs chimiques de synthèse sont proscrits lors de la récolte des produits.
  • Pour assurer l’hivernage, des réserves de miel et de pollen sont laissées à disposition dans les ruches après la saison de production. Le nourrissage est cependant envisageable sous certaines conditions. Il doit être constitué de miel, de sucre ou de sirop de sucre bio.
  • L’utilisation de médicaments vétérinaires est très réglementée : l’organisme certificateur ou l’autorité de contrôle doit en être informé avant que les produits puissent être commercialisés en bio.

 

Qu’est-ce que du lait bio ?

Le lait bio se distingue par un mode de production et des conditions d’élevage des vaches qui respectent le cahier des charges de l’agriculture biologique et dont les principales caractéristiques sont les suivantes :

  • Les vaches laitières doivent naître et être élevées dans des exploitations bio. Si l’éleveur se voit obligé d’introduire des vaches non bio dans l’exploitation, elles doivent être élevées en bio pendant au moins 6 mois avant que le lait puisse être commercialisé en bio.
  • Pour prévenir le tassement du sol, le surpâturage, la pollution et l’érosion, le nombre et la densité des vaches font l’objet de limitations.
  • Les pâturages doivent être utilisés aussi souvent que possible : les vaches doivent pouvoir y brouter dès que les conditions météorologiques et l’état des sols le permettent.
  • Les étables doivent être aménagées pour favoriser le bien-être animal (hygiène, aération, lumière…).
  • L’alimentation des vaches doit être bio. Les veaux doivent être nourris de préférence au lait maternel durant au moins 3 mois.
  • Les vaches ne peuvent pas être attachées ou isolées, sauf conditions exceptionnelles.
  • Pour soigner les vaches, les antibiotiques sont strictement limités et les médecines douces privilégiées.

En savoir plus : http://www.fnab.org/images/files/reglementation/2014Fichesreg-BovinsLait(1).pdf

Qu’est-ce qu’un œuf bio ?

Un œuf bio se distingue par un mode de production et des conditions d’élevage des poules qui respectent le cahier des charges de l’agriculture biologique et dont les principales caractéristiques sont les suivantes :

  • Les poules doivent naître et être élevées dans des exploitations bio.
  • Pour prévenir le tassement du sol, le surpâturage, la pollution et l’érosion, le nombre et la densité des poules font l’objet de limitations.
  • Les bâtiments doivent être organisés pour le bien-être des poules (par exemple équipés de perchoirs) : ils ne peuvent pas accueillir plus de 3000 poules et plus de 6 poules/m² au sol.
  • Chaque poule doit disposer d’au moins 4 m² en plein air durant au moins un tiers de leur vie et sur un parcours défini selon les principes de l’agriculture biologique (équipements de protection, végétation, mangeoires et abreuvoirs suffisamment nombreux). Elles ne peuvent pas rester en cages.
  • L’alimentation des poules doit être bio et ne peut pas contenir d’acides aminés de synthèse et de facteurs de croissance.
  • L’utilisation de colorant de synthèse pour le jaune d’œuf est interdite.

En savoir plus : http://www.fnab.org/images/files/reglementation/2014Fichesreg-PoulesPondeuses(1).pdf

Qu’est-ce qu’un poulet bio ?

En application de la réglementation européenne, un poulet certifié bio :

  • est né en bio, ou, en l’absence de poussins bio disponibles, a été introduit dans un élevage bio à moins de 3 jours (dans ce cas, il doit avoir subi une durée de conversion d’au moins 10 semaines avant abattage) ;
  • a reçu une alimentation biologique;
  • est élevé dans des conditions favorisant son bien-être et empêchant le développement de maladies : la densité maximum autorisée est fixée par la règlementation ;
  • dispose d’un accès permanent à un parcours en plein air;
  • est soigné en priorité en faisant appel aux médecines douces (homéopathie et phytothérapie), le recours aux traitements allopathiques de synthèse et aux antibiotiques étant limité (1 traitement par animal et par an) et le délai d’attente avant commercialisation étant, dans ce cas, doublé ;
  • est abattu à 81 jours minimum, ou est issu d’une souche à croissance lente.

Les OGM sont-ils autorisés en Bio ?

La réglementation européenne en agriculture biologique interdit formellement l’utilisation des OGM.

Le seuil de 0,9% de présence fortuite et techniquement inévitable, fixé par la réglementation générale n’est en aucun cas une tolérance. Il s’agit d’une obligation d’étiquetage au-delà de ce seuil non spécifique à l’agriculture biologique.

Les opérateurs de la filière bio prennent toutes les mesures de précaution nécessaires et les organismes certificateurs appliquent une grille d’analyse des risques pour éviter toute contamination.

Pourquoi n’y-a-t-il pas d’eau bio ?

L’eau ne relève pas d’une production agricole, elle ne peut donc pas être certifiée en application de la règlementation européenne en agriculture biologique.

Est-il possible de trouver du poisson sauvage bio ?

Les produits bio répondent à un cahier des charges strict dont l’application est contrôlée à tous les stades : production, stockage, transformation par des organismes certificateurs indépendants agréés par l’Etat.

Dans le cadre de la pêche mais c’est aussi vrai pour la chasse, il n’est pas possible de contrôler les conditions de production. Ces produits ne peuvent donc pas être certifiés bio.

Qu’est-ce que signifie le lien au sol ?

Les cultures doivent être réalisées dans le sol. Ainsi, la culture de plants dont les racines sont dans des substrats inerte ou stérile enrichis d’une solution ( billes d’argile par exemple) est interdite.

Pour les élevages bio, cela signifie que tous les animaux ont accès aux parcours extérieurs et que les ruminants pâturent dès que les conditions le permettent, mais également qu’une partie importante de l’alimentation animale provient de l’exploitation ou de la région. Le lien au sol, c’est également l’obligation pour les éleveurs d’épandre les effluents biologiques sur des surfaces agricoles biologiques afin d’utiliser au mieux les cycles naturels.

L’élevage hors sol est bien sûr interdit.

Les produits Bio ont-ils un intérêt nutritionnel supérieur ?

Dès 2003, l’AFSSA avait conclu à une concentration en certains nutriments plus élevée dans les produits bio. Les résultats des études suivantes sur ce sujet et en particulier des dernières méta-analyses conduites par l’université de Newcastle en 2014 (les fruits et légumes) et 2016 (les produits laitiers et la viande) ont de nouveau démontré que le mode de production et de transformation bio est à l’origine de réels atouts nutritionnels :

– une teneur supérieure en polyphénols dans les fruits et légumes car ils sont produits naturellement par les plantes pour se protéger en cas d’attaque environnementale,

– une richesse naturelle du lait en Oméga 3 car les vaches bio sont nourries essentiellement avec de l’herbe,

– des teneurs plus fortes en acides gras poly-insaturés dans la viande bio car les rythmes naturels sont mieux respectés et la croissance des animaux est plus lente.

Je mange bio pour des raisons de santé. Quels sont les bénéfices d’une alimentation bio ?

Face au manque de références scientifiques étudiant spécifiquement l’intérêt des aliments d’origine biologique sur la santé humaine, une étude intitulée « Implications pour la santé humaine des aliments biologiques et de l’agriculture biologique» a été lancée par le Groupe d’évaluation des options scientifiques et technologiques et géré par l’Unité de prospective scientifique (STOA) au sein de la Direction générale des services de recherche parlementaire du Parlement européen. Cette étude, rendue publique en décembre dernier, indique:

– Un lien entre la consommation d’aliments biologiques et une diminution du risque de maladies allergiques, ainsi qu’un effet bénéfique potentiel sur l’obésité chez les adultes. Ce résultat est bien entendu à mettre en relation avec les habitudes des consommateurs biologiques ayant tendance, selon l’étude BioNutriNet, à avoir un mode de vie plus sain (plus de sport et une alimentation plus saine).

– Les études épidémiologiques soulignent les effets négatifs de certains insecticides sur le développement cognitif de l’enfant aux niveaux actuels d’exposition. Ces risques peuvent être réduits avec la consommation d’aliments biologiques, en particulier pendant la grossesse et dans la petite enfance.

– Des différences de composition : la concentration des composés phénoliques est approximativement 20 % plus élevée dans les cultures biologiques, la teneur en vitamine C des cultures biologiques est d’environ 6% plus élevée.

– La prévention des maladies animales et l’utilisation plus restrictive des antibiotiques, telle qu’elle est pratiquée dans la production biologique, contribuent à limiter la prévalence de la résistance aux antibiotiques, avec des avantages potentiellement considérables pour la santé publique.